Historique de l'Orgue
Les Orgues de la cathédrale de Sarlat
Grâce à des dons et des legs l'Evêque, Mgr deMontesquiou et le Chapitre de la cathédrale purent envisager la construction d'un Orgue. On décida, en 1749, de s'adresser à François L'Epine père, facteur a Toulouse. L'instrument fut cependant réalisé en 1752 par le jeune Jean-François Lépine, fils ainé.
Né en 1732, élève et ami du célèbre organier Dom Bedos, il conduit les travaux à partir d'un contrat très précis, tant sur la qualité des matériaux à employer « beau bois de chêne ou de noyer », « l'étain sera parfaitement fin, du plue beau et de la meilleure qualité, à l'exclusion de tout autre étain même de vaisselle », que sur le résultat à obtenir par exemple pour les claviers «faciles à jouer», «bien doux, bien égalisés de force». Le coût de l'instrument est estimé à « la somme de dix mille deux cent cinquante livrée payables en quatre fois ». L'Epine embauche un apprenti sarladais, Guillaume Monturus, qui fera par la suite son chemin dans la facture d'Orgues, jusqu'en Espagne.
Tuyauterie du cornet de Récit
Tuyauterie du Grand Orgue
Les orgues de la Cathédrale de Sarlat sont la première grande oeuvre de ce jeune facteur. La plupart des orgues qu'il construisit ensuite (Lodève, Toulouse, Pezenas, Narbonne, Montpellier, etc) ont été très remaniées au XIX0 siècle. A Sarlat, plus de 8O% du matériel sonore d'origine est encore en place. Les 37 registres se répartissent entre les 4 claviers et le pédalier suivant les règles établies par Dom Bedos dans « L'art du facteur d'orgues ». Ce dernier, expertise le travail de son élève en octobre 1752, trouve «toute l'orgue d'une excellente harmonie » et « ladite orgue très recevable ».
Epargnées à la révolution, elles furent un peu modifiées : au XIX0 siècle le Conseil de Fabrique demande en 1850 une restauration, considérant que l'église «possède un orgue, qui par la richesse de ses sons et le nombre de ses jeux fut longtemps un sujet d'admiration ».. Elles sont classées monument historique en 1952, deux cents ans après leur construction. Un premier relevage est effectué entre 1962 et 1964, par les facteurs moselians Haerpfer et Ermann. La municipalité et la DRAC ayant entrepris en 2000, une grande restauration de la cathédrale, entre 2001 et 2005 le Facteur Bertrand Cattiaux se voit confier une restauration très précise. En reconstruisant une soufflerie, une mécanique et une console conformes à son époque d'origine, avec ses compagnons d'atelier il restitue à l'Instrument son esthétique française ainsi que la disposition des jeux et plans sonores en respectant le matériel existant depuis plus de deux siècles.
Composition de l’instrument après restauration par B. Cattiaux
- Quatre claviers manuels et un pédalier à la française : A0 sur C#1 pour GO et Pos.
- Traction de notes et tirage de jeux mécaniques
- Soufflerie par 3 soufflets cunéiformes
- Copula à tiroir : positif qui se pousse sous le grand-orgue
- Ton ancien A= 398 Hz à 15°
- Tempérament inégal : Corette modifié (5 tierces presque pures)
- Tremblant doux et tremblant fort (sur GO, positif, récit et écho)
Positif |
Grand orgue |
Récit |
Echo |
Pédale |
10 jeux – 51 notes |
16 jeux |
32 notes (sol 2) |
34 notes (fa2) |
27 notes (ut1 à ré3) |
Montre 8 Bourdon 8 Prestant 4 Nazard 2 2/3 Doublette 2 Tierce 1 3/5 Larigot 1 1/3 Plein jeu VI rangs Trompette 8 Cromorne 8 |
Bourdon 16 Bourdon 8 Montre 8 Prestant 4 Doublette 2 Quarte 2 Fourniture 5R Cymbale 4R Nazard 2 2/3 Grand Nazard 5 1/3 (ouvert) Tierce 1 3/5 Grosse tierce 3 1/5 (ouvert) Trompette 8 Clairon 4 Cornet 5R Voix humaine
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Cornet 5R Trompette 8 |
Cornet 5R |
Soubasse 16 Flûte 8 Flûte 4 Quarte 2 Nazard 2 2/3 Tierce 1 3/5 Trompette 8 (33 notes) Clairon 4 (ravalement au Fa0 sans fa#)
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